Pratiquer un art martial japonais traditionnel, c’est emprunter la voie ( « Do » ) et s’engager dans une recherche à la fois technique et philosophique pour progresser, dans toutes les dimensions du terme. Un apprentissage dans la sérénité et le respect qui pourra durer quelques mois, des années ou toute une vie. C’est également choisir un professeur, le Maître du Dojo (le Dojo étant le lieu consacré à la pratique des budō 武道). D’ailleurs, la plupart des grands experts ont appris auprès de différents Maîtres (ou Senseï) ce qui est une bonne chose en soi car nul ne possède seul, toutes les réponses en ce domaine. Puis, vient la spécificité française qui veut que toute activité assimilée à un sport soit encadrée par une technostructure bureaucratique appelée Fédération. Et c’est ici que les problèmes commencent, en effet les fédérations françaises d’Aïkido dites « officielles » (acronymes FFAB et FFAAA) censées perpétuer et développer notre art, sont aujourd’hui clairement contestées pour des raisons explicitées ci-après. Aussi, l’Ecole d’Aïkido Traditionnel – Dojo de l’Aisne a choisi de s’affilier à une Fédération multisports reconnue, la FFST (Fédération Française du Sport Travailliste) qui a pour devise Le Sport en Liberté !, afin d’accompagner ses élèves dans une pratique authentique, libre, traditionnelle, avec pour seule mission de replacer l’Aïkidoka au centre des préoccupations.
Les dérives en 10 points :
- Divisions internes : L’Aïkido en France est représenté par plusieurs structures dont la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (FFAB) et la Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA). Ces organisations ont des interprétations différentes de l’Aïkido, tant sur les plans techniques que philosophiques. Ces divergences entraînent des désaccords sur la manière dont l’Aïkido doit être enseigné et pratiqué, ce qui est incompréhensible pour les pratiquants notamment les moins expérimentés. Ainsi naissent des conflits très éloignés de l’esprit et de la philosophie de l’art martial qu’elles représentent.
- Leadership et gouvernance : Les décisions prises par les dirigeants de ces Fédérations sont régulièrement sources de controverses. Les critiques portent sur le manque de transparence, la gestion des ressources et les orientations stratégiques. En effet, on peut s’interroger sur l’effondrement du nombre de pratiquants en France ces 25 dernières années et l’incapacité des Fédérations de tutelle à enrayer la disparition de cet héritage japonais.
- Reconnaissance et légitimité : La question de la reconnaissance officielle par l’État ou par des organismes internationaux est aussi un grand sujet de débat. La « concurrence » pour être l’instance représentative légitime de l’Aïkido en France engendre des contestations. Ô-Senseï, le Fondateur de l’Aïkido, aurait-il souhaité que son art soit régit par une bureaucratie aussi éloignée des réalités du Dojo ?
- Évolution de la discipline : De plus en plus d’aïkidokas estiment que les Fédérations officielles ne s’adaptent pas suffisamment aux évolutions contemporaines et aux attentes des nouveaux pratiquants, notamment en termes de formation, de stages et d’événements.
- Gestion financière : L’utilisation des cotisations est une vraie question : gestion financière hasardeuse, manque de clarté et de transparence dans les comptes…, etc. Tout ceci mène à une perte de confiance à l’égard du système en place.
- Innovation VS Tradition : Le débat entre ceux qui souhaitent moderniser l’Aïkido – parfois de manière absurde – et ceux qui veulent préserver les traditions ancestrales, est à l’origine de nombreuses divisions. Certains courants sont perçus comme trop rigides ou, à contrario, trop laxistes dans leur approche.
- Formation des enseignants : Les critères et les processus de certification des enseignants sont très souvent sources de désaccords. Des différences dans les exigences, les méthodes et la qualité de la formation créent des tensions entre ces Fédérations et les Clubs, dans un système qui devient de plus en plus technocratique. Sans parler de l’organisation des passages de grades, là encore on retrouve des pratiques sans rapport avec l’Histoire des arts martiaux japonais.
- Relations internationales : Les liens avec les organisations internationales et les Maîtres japonais sont également un point de friction. La manière dont ces relations sont gérées provoque une perte de légitimité des Fédérations dont la vision est déformée par un fonctionnement trop franco-français.
- Culture de l’aïkido : Les valeurs et l’éthique de l’Aïkido telles que l’humilité, la coopération et le respect, sont régulièrement perçues comme compromises par des luttes de pouvoir historiques au sein des Fédérations FFAB et FFAAA. Cela entraîne inévitablement un mécontentement parmi les pratiquants qui ressentent une forte déconnexion entre les principes de l’Aïkido et les comportements des dirigeants.
- Accès et inclusion : Les politiques concernant l’accessibilité de la pratique, notamment en termes de diversité et d’inclusion, sont critiquables : efforts insuffisants pour encourager la participation des femmes, des jeunes, des personnes en situation de handicap ou des personnes issues de milieux défavorisés.
ECOLE D'AIKIDO TRADITIONNEL – DOJO DE L'AISNE
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